Il est parfois étrange de se réveiller, de se lever, de marcher, de s'assoire, loin. De regarder le temps s'écouler, d'observer ce monde tourner, sans nous.
Il ne tourne pas plus mal, il ne tounre pas mieux mais il tourne, ignorant vôtre absence, ignorant vôtre présence silencieusement déposée sur le coin d'un banc public un jour frileux.
Il ignore le regard perdu que vous posez sur lui, ce regard qui demande des réponses à des questions imposées qui remplissent d'une chaleur étrange, presque désagréable, vôtre corps engourdi déposé là, las.
Il ignore vôtre respiration, les arabesques de fin brouillard que provoque l'expiration devenue irégulière de cet air si précieux qui vient à vous manquer quand, le monde tourne, sans vous.
Il ignore le bruit sourd de ce coeur, serré, qui bat dans la douce chaleur de vôtre poitrine. Ce coeur qui bat doucement, pour lui, pour sa beauté, pour sa laideur, il bat doucement, il encaisse avec un courage résigné l'ignorance qui le plonge dans cette létargie froide, dans ce vent perfide d'automne qui souffle en ce jour perdu.
Il ignore le sourire voilé,dessiné sur vos lèvres, vous voilant la face, vous rassurant, vous dissimulant ce que ce coeur, battant affaiblit, à compris depuis, combien de temps maintenant.
Il ignore jusqu'à cette larme, chaude, coulant le long de vôtre joue, froide.
Il ignore tout de vous, il tourne.
S'il te plait, ne m'oublie pas. S'il te plait regarde moi. S'il te plait, je suis là. S'il te plait attend moi...
Mais le monde n'attend pas, le monde tourne avec ou sans vous, il ne tournera pas mieux, il ne tournera pas plus mal, mais il tournera sans vous.
Et vous, vous ne serez rien, ni une absence, ni un vide, rien.
(photo le plus tôt possible ;) )