Sur le chemin menant à l'écurie, une chanson douce dans les oreilles, les flocons de neiges venant geler le bout de mon nez, les yeux dans le vague fixés à l'horizon, regardant le magnifique ciel bleu et le soleil qui me réchauffe un peu le cœur, je m'attendais pas à ça... Non je ne je m'y attendais vraiment pas...
Mais j'ai compris de suite, je vous ai vu tout les trois penchés dans un box, regardant le sol, les épaules tombantes, parlant à voie basse. Puis Touda me voyant, une exclamation toute bête, un réflexe, une parole venue du cœur "Oh NeNenne"...
Mon cœur à loupé un battement, j'avais compris pas besoin de me faire un dessin.
Je vous ai rejoint et je t'ai vue, j'ai senti mes jambes, un instant, flancher. Confirmation je ne m'étais pas trompée hélas... C'était bien toi là, étendue, le long du mur droit, me tournant le dos. Oui c'était bien toi là, le corps sans vie.
Ils se sont écartée, dernier espoir évanoui, aucun souffle n'animait ton flan.
Comme dans un rêve, les sons diminuent, le froid aussi, je suis enveloppée par un drôle d'univers.
Première larme, elle est seule, je la sent qui roule le long de ma joue, qui longe mon nez pour venir s'écraser à la commissure de mes lèvres.
Touda s'approche et me prend dans ses bras, je perds le contrôle, je pleure, Merde ! Je pleure !
Inspirer, expirer, inspirer, expirer, respirations profondes et lentes, je me récupère, je me contrôle à nouveau, je me calme en surface, pour les autres, putain de fierté, à l'intérieur, je bous, j'éclate et me torture.
Je m'isole, je veux être seule un instant, juste le temps de me laisser aller, juste quelques minutes, le temps de laisser couler de mes yeux ce trop plein d'émotion qui me ronge déjà.
Je rentre chez moi, sur le chemin je téléphone à Aurore, j'ai été égoïste, j'avoue, sur le moment, je n'ai pas pensé au mal que j'allais lui faire en annonçant ça comme ça, la voie cassée par les larmes, les paroles entrecoupées par une respiration devenue difficile "Il neige et... Griotte est morte !" "Quoi ?" "Griotte est...morte, à demain"
Je marche vite, Eths à fond dans les oreilles, les crampes, je m'en contre fiche, la douleur que me fait ressentir le pouce que je suis entrain de me retourner je la sens si peu, libération émotionnelle, violence, moyen pour garder ce contrôle qui met si cher.
Je voulais écrire un article sur toi, j'ai le brouillon à côté du clavier, jamais je ne le remettrai au propre, ici, je garderai les moments que tu m'as offert précieusement au fond de mon cœur. Quand je serai triste, je t'imaginerai, comme tu le faisais autrefois, poser ta tête sur mon ventre, me laisser poser la mienne sur ton encolure et faire des nœuds dans tes crins. Je repenserai à tout ces moments partagés dans ton box, l'oreille collée à ton ventre à écouter, la main posée, elle aussi, sur ton ventre pour sentir le poulain gigoter à l'intérieur.
La rencontre de deux caractères, le respect mutuel, une jument un peu à moi, la confiance l'une en l'autre, la relation unique personne ne comprenant ton mauvais caractère,...
JE T'AIME !!!
La fin d'une histoire...
Rupture d'anévrisme, aucune douleur.